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Ce 30 août, Craig Spence n’en revient toujours pas. La veille, le porte-parole du Comité international paralympique confie avoir vécu au Grand Palais « le moment de sport le plus émouvant de [sa] vie » devant les exploits de l’Afghane Zakia Khudadadi, médaillée de bronze en para taekwondo sous les couleurs de l’équipe des réfugiés. A l’entendre, le prestige des lieux n’y est pas pour rien. « Le site du Grand Palais est vraiment remarquable », s’est ébahi le Britannique devant la presse.
Craig Spence n’est pas le seul à le penser. Le palais à l’architecture Beaux-Arts de 1900 affiche complet pour les tournois de para taekwondo et d’escrime fauteuil qui vont s’y succéder. Pendant la quinzaine olympique, la majestueuse nef à l’atmosphère d’ordinaire si feutrée bouillonnait déjà de supporteurs hurlant leur plaisir de soutenir les athlètes français.
Invalides, tour Eiffel, château de Versailles… Comme le Grand Palais, l’ensemble des lieux emblématiques de ces Jeux de Paris est à guichets fermés pour les Jeux paralympiques. « La magie des lieux a opéré », veulent croire les organisateurs.
Difficile de leur donner tort tant les images des escrimeurs descendant l’escalier d’honneur, joyau de l’Art nouveau avec ses volutes de fer, ont fait le tour du monde et imprimé les rétines. Au même titre que le tir à l’arc devant le dôme doré des Invalides, le beach-volley et le cécifoot au pied de la tour Eiffel au soleil couchant, ou encore les coureurs cyclistes dans la montée de la rue Lepic bondée, ressemblant à un tableau de Claude Monet, les compétitions ont sublimé le patrimoine parisien.
Cette idée de transformer les monuments de la capitale en sites olympiques et paralympiques a germé dès le dossier de candidature. « Les Jeux au service de la Seine-Saint-Denis et Paris au service des Jeux », vantaient les organisateurs il y a dix ans. Paris 2024 identifie alors deux axes structurants : la ligne allant de l’arche de la Défense à l’obélisque de la Concorde, et la Seine, avec des grands parcs attenants (Champ-de-Mars, Invalides, etc.) qui permettent d’accueillir de l’événementiel. « On savait qu’on allait disposer de ces sites iconiques, très vite on s’est dit : “Qu’est-ce qu’on peut y mettre ?” Et après, “Comment magnifier le lieu grâce au sport ?” », retrace Etienne Thobois, directeur général du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), au cœur du projet depuis ses débuts.
L’équation n’est pas simple. D’autant que les disciplines olympiques fonctionnent toujours par paire pour des questions de calendrier et de configuration des sites : l’escrime avec le taekwondo, le judo avec la lutte, le badminton avec la gymnastique rythmique et sportive, par exemple.
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